Mauvaises postures et Maux de dos

Mauvaises postures et Maux de dos

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L’information sur les maux de dos contenue dans le site du ministère de la santé et des services sociaux, dans la page dédiée aux statistiques de santé et de bien-être selon le sexe est alarmante. (http://www.msss.gouv.qc.ca/statistiques/sante-bien-etre/index.php?Principaux-problemes-de-sante-chroniques-selon-le-sexe)

En effet, il y est dit qu’en 2009 – 2010, la population québécoise de plus de douze ans souffre principalement de :

  • Maux de dos (17,2%) : 17,3% pour les femmes et 17,2 pour les hommes
  • Hypertension (17,1%) : 18,0%  pour les femmes et 16,1% pour les hommes
  • Arthrite (11,1%) : 14,1% pour les femmes et 7,9% pour les hommes

En outre, dans son article en date du septembre 2012 par Bruno Geoffroy, protègez-vous.ca souligne que les maux de dos constituent le problème de santé le plus important pour les pays industrialisés, notant qu’ils affectent quatre personnes sur cinq au moins une fois durant leur existence.

Mais pourquoi les maux de dos sont-ils autant « populaires » pour ne pas dire qu’ils sont carrément « universels »? Qu’est ce qui fait que nous soyons si nombreux à avoir mal au dos?

Un petit survol des causes des maux de dos

Si les maux de dos sont d’une grande variété, on note également que beaucoup de facteurs peuvent être à l’origine de ceux-ci, comme :

  • Le stress mal géré et les émotions négatives qui ont pour effet de contracter les muscles qui stabilisent nos vertèbres réduisant leur mobilité et entravant ainsi l’hydratation de nos disques intervertébraux;
  • La sédentarité ou le manque d’activité physique, puisque l’activité physique permet de renforcer la musculature de notre dos et d’éviter ainsi les douleurs que nous pourrions ressentir;
  • Les traumatismes que nos dos subissent (au travail, en pratiquant un sport, lors des trajets en voiture qui le soumettent à des vibrations soutenues et des chocs fréquents, à la suite de contraintes ou de charges répétées, etc.);
  • Le fait de trop forcer avec notre dos (ex : soulever une charge trop lourde ou d’une manière inappropriée);
  • La surcharge pondérale (surplus de poids), qui a tendance à tasser les disques intervertébraux, à accentuer la lordose lombaire et à augmenter les stress mécaniques sur notre dos.
  • De mauvaises postures en position assise; maintenues trop longtemps.
  • De mauvaises postures en position debout (statique) ; trop longtemps soutenues.
  • Un maintien statique prolongé et/ou chronique (maintenir une certaine position sans bouger pendant longtemps et/ou fréquemment);
  • Un matelas de mauvaise qualité qui ne soutient pas de manière adéquate le corps, en particulier le dos ou un oreiller mal adapté à la morphologie de la personne.
  • Etc.

Outre les déformations acquises de la structure du dos acquises, les maux de dos peuvent également résulter d’une malformation congénitale de la colonne vertébrale ou être d’origine pathologique. Notons toutefois que les maux de dos habituels (qui ne sont pas compliqués) sont généralement le fruit de nos habitudes de vie.

C’est ainsi que nos postures, que nous avons tendance à négliger, ont un grand rôle à jouer quant à l’inconfort que nous ressentons au niveau de notre dos.

Serions-nous finalement responsables de nos maux?

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Voyons plutôt ces faits, qui peuvent nous sembler anodins, mais qui ne sont pourtant pas favorables à notre santé vertébrale.

Beaucoup d’entre nous l’ont fait étant enfants et il semble que ce n’est pas encore près de s’arrêter : certains enfants se « penchent », littéralement, sur leurs devoirs ou leurs leçons. Ils vont alors s’affaisser vers l’avant, jusqu’à presque littéralement « mettre le nez dans leurs bouquins », alors qu’il s’agit d’une posture qui n’avantage vraiment pas leur dos. (Augmentation de la cyphose dorsale).

Qu’il s’agisse d’écrire ou d’être attentif aux explications de l’institutrice, il existe des positions mieux indiquées que nous pouvons enseigner à nos enfants. Ainsi, en parcourant le site ergo.scolaire.free.fr, voici ce que nous avons découvert :

Il existe une position qui permet de favoriser l’attention, l’écoute et la persévérance des enfants. Pour cela, ils doivent avoir :1

  • Les pieds à plats sur le sol;
  • Les fesses au fond de la chaise;
  • Le dos bien appuyé tout en gardant les courbures naturelles de la colonne vertébrale;
  • Les articulations des hanches, des genoux et des chevilles à 90°;
  • Un pupitre dont la surface est à environ 2 pouces plus haut que le coude;
  • Leur chaise près du pupitre.

http://ergo.scolaire.free.fr/positionnement_menu.htm

Pour mieux l’expliquer à nos enfants, appuyons-nous sur cette illustration utilisée par le site.

Position d’écriture.

Elle différera selon que l’enfant est droitier ou gaucher:

2 Un droitier tiendra la feuille avec la main gauche et la tournera pour que son coin inférieur gauche pointe vers le corps.
3 Inversement, un gaucher tiendra la feuille avec la main droite et tournera cette première pour que son coin inférieur droit pointe vers le corps.

Dans les deux cas cependant, on notera que la ligne d’écriture doit être perpendiculaire au bras qui écrit, lorsque le crayon se trouve appuyé au milieu de la ligne en cours d’écriture.

http://ergo.scolaire.free.fr/positionnement_menu.htm

Et les adultes…?

Malheureusement, il n’y a pas que les enfants qui malmènent leurs dos : les adultes ne font pas nécessairement meilleure figure! Si on en croit les mauvaises habitudes suivantes et qui se notent chez beaucoup d’entre nous, on en conviendra qu’il vaudrait mieux en corriger et bannir certaines afin de ménager notre dos et d’éviter une «évolution régressive» de  notre posture de bipède. .

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Voici donc quelques mauvaises habitudes à corriger :

  • Enfiler nos vêtements pour le bas du corps (caleçon, pantalon, chaussette, chaussure…) en se tenant sur l’une de nos jambes. Rien ne nous empêche de nous asseoir en calant bien notre dos sur un siège pour les enfiler, sinon le fait d’être trop pressés; voilà bien d’ailleurs une circonstance aggravante qui fait, elle aussi, des ravages, mais qui dépasse de loin le contexte de cet article…;
  • Nous pencher, jambes à peine fléchies, pour lacer nos chaussures, alors qu’il est possible de poser le pied en question sur une chaise ou un tabouret pour le faire; ou de mettre un genou par terre.
  • Ramasser ou soulever un objet en courbant le dos sans prendre la peine de fléchir les jambes,5 pour dépoussiérer une surface qui se trouve en bas, ou autrement atteindre un objet situé près du sol, etc. Le mieux est de mettre un genou par terre ou les deux afin d’économiser notre dos;
  • Transporter nos emplettes en utilisant un seul bras, alors qu’il conviendrait mieux de répartir la charge équitablement des deux côtés pour ne pas déséquilibrer notre colonne vertébrale. Pour les soulever, il faudra aussi plier les jambes tout en ayant le buste droit sans trop creuser les reins.6
  • Nous vautrer dans un canapé ou nous installer dans le lit pour travailler tout en posant un ordinateur portable sur nos genoux, alors qu’il est important d’avoir une position bien assise et le dos bien droit quand on travaille à l’ordinateur.

                                                                       

                                                                                         

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Aussi, pour éviter de trop solliciter les muscles du dos, il y a des réflexes de la vie quotidienne que nous devrions acquérir. En exemple :

  • Pour faire la vaisselle, pour effectuer sa toilette (e.g. se maquiller, se raser…) devant le lavabo,ou pour toute tâche qui demande généralement de se tenir debout et de se pencher légèrement au-dessus d’un comptoir ou d’une table de travail, il est préférable de plier le genou de devant et de tendre la jambe qui se trouve en arrière, ceci diminuera les tensions lombaire.                                                                                                                                                                                       
  • Le ménage s’effectue mieux en écartant légèrement les jambes en ciseaux et en prenant appui sur la jambe de devant, tout en utilisant la force des bras, pour se pencher vers la surface à nettoyer;

 

  • Au volant, placer les mains à 2h moins le quart  avec les bras légèrement fléchis de manière à réagir avec vitesse et précision sans impliquer les muscles des omoplates.8
  • Il est également conseillé de garder les bras relaxés et le thorax dégagé du volant.  Aussi, le dossier du siège ne doit pas être trop « penché » vers l’avant ou vers l’arrière.

 

  • Il existe des activités physiques qui permettent de renforcer la musculature du dos. En effet, la sédentarité n’est en aucune façon une solution pour éviter les maux de dos. Par contre, ces gestes quotidiens que nous avons tendance à prendre à la légère ont pour effet de nous donner des maux de dos, alors que le leitmotiv serait de bien utiliser notre dos en tout temps. Ou, pour mieux dire, de cesser d’en abuser.

Évidemment, on serait souvent tenté de se dire qu’on n’a pas le temps d’y penser et qu’on est pressé. C’est ainsi qu’on s’exécute (faire des devoirs, finir de nettoyer l’habitacle de la voiture…) tout en ne prenant pas soin de choisir des postures adéquates pour le dos, ni de bien sentir l’impact de chacun de nos mouvements sur celui-ci afin de se corriger et d’améliorer volontairement notre posture.  Toutefois, prenons au moins le temps de voir ce que cela peut avoir comme impact sur notre dos et commençons à être d’avantage à l’écoute de notre corps, car lui… il nous parle.

Et si nous comparions les mauvaises aux bonnes postures?

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En de simples termes, une mauvaise posture est une posture qui ne respecte pas l’axe du corps. En effet, il nous faut nous rappeler que les courbures normales de la colonne vertébrale forment un S (vue de profil). À la partie cervicale (cou) on note un creux (lordose), un arrondi (cyphose) à la partie dorsale (haut du dos) et un autre creux (lordose) à la partie lombaire (bas du dos), la cyphose sacrée a été volontairement ignorée pour peu significative qu’elle est..  Ces courbes physiologiques participent à l’absorption et à la répartition des stress mécaniques tout le long de notre colonne vertébrale.

Pour permettre à notre colonne vertébrale de fonctionner adéquatement, il est important de ne pas effacer ou exagérer ces courbes naturelles. Lorsque nous adoptons une mauvaise posture, l’alignement de nos vertèbres et le tonus de nos muscles ne sont plus respectés; avec le temps, cette situation peut devenir problématique et rendre difficile la correction.

En guise de rappel, il est à noter qu’il existe deux types de postures : la posture dynamique (celle que nous adoptons lorsque nous sommes actifs et que nous bougeons), et la posture statique (celle qui est utilisée quand nous effectuons des activités exigeant peu de mouvements).

Ainsi, une bonne posture respecte l’alignement des trois principales courbes naturelles du dos : la cervicale, la dorsale et la lombaire. Elles permettent la distribution du poids du corps de manière à ce que les muscles, les ligaments ainsi que les surfaces articulaires du dos subissent une tension minimale. Par contre, une mauvaise posture provoque des tensions musculaires additionnelles et entraîne ainsi fatigue, raideurs et douleurs. (Les deux courbes de droite sont mauvaises et donnent mauvaise mine).

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L’importance de garder notre dos bien axé

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Rappelons que notre colonne vertébrale est assise sur notre bassin (composé des os iliaques et du sacrum) et que ce dernier est perché sur deux échasses que sont nos jambes, tel un mat qui est retenu par les haubans ainsi nos muscles soutient notre colonne vertébrale à la verticale.  Afin d’assurer une stabilité avec le minimum de dépense énergétique musculaire, notre corps tente continuellement de superposer le centre de gravité de la base du crane sur celui du bassin qui lui-même tombe pile entre les deux pieds (chevilles) c’est le centre d’inertie idéale.

 Lorsque les centres de gravité se déplacent tous les muscles attachés au rachis doivent tenter de rétablir l’équilibre et utilisent une certaine qualité d’énergie  au dépend des autres fonctions corporelles d’où la fatigue et les douleurs.

Pour en revenir à un bon axe du corps (centres de gravité), il est possible de le préserver grâce à une bonne posture, il nous offre la liberté d’effectuer des mouvements précis et puissants avec un minimum d’énergie. Plus nous persistons dans nos mauvaises postures, plus nos muscles déjà hypertendus se contractent et plus les muscles qui ne le sont pas assez perdent de leur force, notre corps ne peut pas ce payer le luxe de cette dépense énergétique.

En devenant chroniques, les mauvaises postures entraînent donc avec elles de la faiblesse musculaire et une perte d’amplitude et de précision de nos mouvements. L’étirement ou le raccourcissement des tendons, des muscles ou encore des ligaments oblige notre corps à fournir de plus en plus d’effort afin d’assurer un minimum d’équilibre, ceci provoque des conséquences sur le niveau de confort de nos postures et mouvements. Cet aspect peut se gérer volontairement pour peu que l’on en prenne, d’une part conscience et d’autre part, que l’on veuille vraiment y apporter les correctifs nécessaires.

Effets de la posture sur la respiration et la circulation sanguine

On peut prendre en exemple les effets néfastes d’une mauvaise position assise sur la respiration. En effet, dans une telle situation (le tronc se trouve trop fléchi), les poumons sont comprimés dans la cage thoracique et ne peuvent pas fonctionner de manière optimale. En conséquence, l’oxygénation du corps s’en trouve affectée. Ainsi, on note une respiration superficielle et une baisse du niveau d’oxygène dans le sang, ce qui peut également entraîner d’autres sortes de conséquences néfastes.

La microcirculation de la partie basse du dos s’en trouve également affaiblie, car la partie assise du bassin en devient grandement comprimée (si on est assis plutôt sur son dos que sur ses fesses). Cela encourage la formation de caillots, d’enflures, de cellulite ou encore de varices, spécialement dans la partie inférieure du corps.

Notre posture a aussi des effets psychosociaux

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Autant se l’avouer, les mauvaises postures ne nous avantagent pas, et ce, même au niveau social. En effet, un individu ayant une posture adéquate paraît nettement plus sûr de lui et plus convaincant que celui dont la posture est altéré.

Confiance en soi, quelques centimètres de plus dans la hauteur et quelques centimètres en moins dans le ventre, voilà de quoi nous encourager à garder une bonne posture, que nous soyons actifs ou non, que nous marchions ou que nous soyons assis.  De plus, notre posture se reflète directement sur notre attitude mentale et voir même sur notre santé globale.

Votre professionnel de santé… une aide pour la correction des mauvaises postures

Dans le cas où vous avez du mal à adopter une posture adéquate ou si vous ressentez déjà des douleurs envahir votre dos, il est fortement conseillé de contacter votre chiropraticien. En effet, il est capable d’analyser votre posture et de vous suggérer des exercices, des étirements et  même des ajustements à votre mode de vie en vue de corriger les problèmes et de vous aider à retrouver un équilibre corporel optimal. Tout cela, en plus des soins qu’il peut vous prodiguer afin de retrouver une bonne mobilité articulaire vertébrale lorsque celle-ci se trouve entravée par des problèmes circulatoires, nerveux, ou musculaires.

En cas de doutes, même si vous n’avez pas encore mal (pas nécessaire d’attendre les douleurs), n’hésitez pas à le contacter. Un professionnel de santé saura fournir des réponses satisfaisantes à vos questions et facilitera la prévention des problèmes.  En attendant, le mot d’ordre est de se tenir droit, non à l’image d’une barre de fer tel un militaire (en effet, il ne s’agit pas d’ajouter d’autres tensions par-dessus celles déjà existantes), mais plutôt de respecter les courbes et la flexibilité naturelle de votre dos, afin qu’il subisse le moins de tension possible.

N’oubliez jamais : une bonne posture  est la clé d’une musculature en forme et d’un dos en santé.

 

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